Quarante degrés Celsius, l'air est moite, étouffant. Le soleil tape fort, mais ici, il fait noir. La scène se passe sous terre. Un homme est accroupi, une lampe torche accrochée autour de la tête, il a peur mais s'acharne a gratter les parois de la mine à l'aide d'une pioche de fortune. Cela se passe en 2012 près de Tenkoto, village sénégalais de dix mille âmes, véritable melting-pot de toutes les nationalités frontalières. Des hommes issus d'ethnies différentes et pourtant tous touchés par la même fièvre, celle de l'or.

     Parmi ces hommes, très peu de sénégalais, qui entretiennent une relation ambiguë avec le précieux métal, considéré comme diabolique. Cette fièvre, à l'instar des premières ruées vers l'or américaine, a fait surgir ce village au milieu de nul part. Complètement isolé, a plus de cinq heures de piste de la première ville, Tenkoto n'est pas un village comme les autres. A peine reconnu par l'état, il semble sorti d'un autre temps, tant le contraste entre sa précarité et l'opulente modernité des infrastructures des grandes firmes occidentales voisines est grand. C'est l'histoire d'un village régi par ses propres lois et de ses habitants acharnés.

     Tous les jours, inlassablement, ils grattent le sol dans l'espoir d'en extraire le précieux métal qui, ils le pensent, changera leur vie... 
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