C’est sans aucun doute parce que ma culture de l’image s’est construite dans les salles de cinéma que je m’interroge, dans mon travail photographique, sur la mise en mouvement de l’image, sur la captation du mouvement, la retranscription de celui-ci.
    
    Ma rencontre avec la danse contemporaine, et avec des danseuses et danseurs, m’a permis d’investir un monde de mouvements emprunt d’émotion et d’une grande diversité. Chaque danseuse a, en effet, son répertoire de gestes particulier et singulier, son univers propre. J’essaie alors d’adhérer à cet univers, de le capter, et de dépasser la simple description pour aboutir à un résultat proche de l'intime.
    
    Ainsi , je « danse » avec elles, en suivant leurs mouvements, anticipant leurs gestes, ce qui me donne l'impression de ne plus être simple spectateur photographique mais bel et bien acteur. Il s’agit d’un procédé immuable et indispensable dans lequel tous les éléments, mécaniques ou humains, s’animent dans l’espace, en synergie. 
    
    L'utilisation de l'argentique est un choix prépondérant dans ma démarche. Après ces séances, je découvre la part de hasard, l’accident prolifique figé sur la pellicule. Ces perpétuels aléas me permettent de toujours me remettre en question et de découvrir de nouvelles pistes dans mes recherches. En outre, Je considère la série comme une chorégraphie avec ses moments forts, n'hésitant pas à jouer sur le grain de l'émulsion ; parfois fins et harmonieux, parfois plus grossiers et confus, ils sont comme autant de facettes de l'âme.
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